Accueillir le vide et le non réalisé pour mieux gérer le trop plein.
de Peggy Carlier
Je remarque ces derniers temps, une dynamique obsessionnelle de quête de spiritualité et d'amour en cherchant les réponses à l'extérieur plutôt que de les chercher à l'intérieur de Soi.
Je vois les structures affolées comme si c'était vital, ici et maintenant de trouver LA solution aux problèmes de toute une vie.
Alors on balance ou on réclame en permanence de l'amour à grande fournée de pelles sans avoir pris le temps à un moment ou un autre, de faire le tri avec son émotionnel et avec ses vrais besoins.
Le mot Amour est de plus en plus utilisé à toute les sauces, sous couvert du spirituellement correct, perdant petit à petit de son Essence.
On finit d'ailleurs par ne plus y croire.
Je vois de plus en plus de personnes qui finissent par devenir allergiques à ce mot.
Quel dommage !
Parfois, en voulant envoyer de l'Amour, on envoie tout sauf de l'Amour.
Et souvent, à trop vouloir donner de l'Amour en permanence, ce serait bien de se demander pourquoi.
Et c'est d'autant plus flagrant dans les groupes spirituels.
A la base, cette énergie d'amour nous traverse à l'instant T où nous ouvrons notre canal, quand nous sommes prêts à l'accueillir en nous.
Cet Amour, on le ressent, il ne vient pas directement de nous, il vient d'une source bien plus puissante. Il arrive pur et c'est à nous de le transmettre de façon la plus pure possible comme le fait Amma. Ainsi, l'autre le perçoit instantanément, ça nourrit toutes ses cellules et tout son Être.
Ce serait bien d'éviter de se "forcer" à envoyer de l'amour à quelqu'un pour lequel on a des ressentiments ou qui inconsciemment fait gueuler l'ego à cause d'un bon vieux miroir qu'on ne voit pas mais qu'on ressent.
L'Amour est alors filtré à partir du moment où il est ramené au centre, en Soi et avant tout, pour Soi. A moins de se détacher de son émotionnel.
Cela suggère donc de revenir en Soi pour identifier ce qui empêche cet amour pur de circuler en soi.
Ces derniers temps, les événements nous ont tous brassés intensément et en profondeur, remuant les vieux fonds de casserole tout pourris.
Et oui!!! Des milliers d'années de rébellion intérieure étouffée, réduite au silence, faut bien que ça pète un jour ! Ca gronde en chacun de nous, c'est une évidence !
Et vous voulez envoyer de l'amour sans avoir filtrer toute cette frustration, cette colère, cette tristesse et ces peurs?
C'est indécent !
On ne comprend pas pourquoi on n'avance pas, pourquoi on reste seul, pourquoi on souffre?
La seule chose qui empêche de comprendre ce qu'il se passe en soi, c'est parce qu'on essaie justement de toujours vouloir comprendre ce qu'il se passe, de toujours vouloir tout analyser, en voulant avoir les réponses continuellement par le biais de quelqu'un d'autre.
Ou en trouvant toujours un coupable extérieur à ce qu'on vit.
Le dictateur sentimental, professionnel, politique ou le terroriste à l'extérieur, n'est que le reflet de notre dictateur (dicte-acteur) intérieur qui a pris le contrôle de tout notre Être.
Alors qu'est-ce qu'il se passe ?
"Tu veux pas voir ni entendre tes mouvements intérieurs, et bien on va te les faire vivre à l'extérieur en t'amenant de bons acteurs, qui vont bien jouer leur rôle de méchant."
On ne se fait pas confiance. Alors on cherche en permanence une validation de ses ressentis.
On se dématérialise tout le temps car on se projette sans arrêt dans une quête incessante du "qui suis-je?".
Le thérapeute, le clairvoyant, donnera des outils, des pistes, mais en aucun cas ne fera les choses à votre place.
Et en allant en permanence à la chasse aux info, la structure se densifie au lieu de se fluidifier parce qu'on ne prend jamais le temps d'intégrer.
On a peur du silence. On a peur de cette souffrance.
On a peur de vivre intensément l'émotionnel et de l'assumer si bien qu'on s'y noie complètement en se confortant dans ce rôle de victime.
Et plus la structure se densifie, plus on sera plombé, aveugle et seul.
Ne laissant pas circuler cette énergie d'Amour qu'on ira chercher en permanence chez les autres, incapables de le donner à soi-même. Si bien qu'on sera loin d'émaner tout l'Amour qu'on pensait émaner.
C'est l'hiver.
Il est temps de se reposer et de naturellement lâcher les feuilles mortes plutôt que de vouloir les garder. Ce n'est pas au jardinier de les détacher une par une de nos branches.
Parfois, il suffit juste de laisser faire le vent et d'accepter de se laisser mourir à Soi sans comprendre pourquoi. Juste laisser faire.
Mais cela demande du silence. Du temps pour Soi. De l'espace. De l'éloignement.
Pour laisser ainsi jaillir en soi cette sensation intense de souffrance qui brûle.
La laisser se consumer entièrement en soi. Ne pas éteindre le feu ni ne le fuir.
Regarder ce qui brûle en soi et en faire un feu de joie.
Inutile d'espérer de se reconstruire sur de bonnes bases si on ne passe pas par cette étape.
Et tout au long d'une vie, il y en a des milliers.
Si on garde tout, au bout d'un moment, c'est l'immeuble, la ville et le pays qui s'enflamment au lieu d'un feu de poubelle. Et c'est bien plus douloureux.
C'est le moment de brûler. C'est le moment de faire du passé de l'humus pour nourrir ce printemps à venir où tout renaîtra en soi.
L'hiver, on en n'a pas l'énergie. Surtout si on n'a pas fait ce travail en amont.
Donc, se poser.
Se reposer.
Ne plus chercher les solutions ailleurs qu'en soi-même.
Cet Amour, le laisser nous traverser. S'en nourrir car l'Univers en envoie en permanence sous différentes formes qu'on ne prend pas toujours le temps de ressentir.
Et petit à petit, cette fin d'année, on la vivra peut-être sereinement et on croira plus volontiers en un avenir plus positif, ouvrant ainsi tous les champs des possibles vers soi.
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