Des dizaines de millions de personnes pourraient échapper à des inondations ou à la sécheresse d'ici à 2050 si les émissions de gaz à effet de serre, à l'origine du changement climatique, étaient plus fortement et plus rapidement limitées. C'est la conclusion d'une nouvelle étude publiée dans Nature Climate Change, dimanche 13 janvier. Celle-ci se veut la plus complète à ce jour sur les conséquences du réchauffement que les Etats pourraient éviter à l'échelle globale et régionale.
L'équipe de chercheurs anglais et allemands s'est penchée sur six grandes trajectoires : d'un côté, une politique plus ou moins active en faveur du climat conduisant à un pic des émissions soit en 2016 soit en 2030, suivi d'une baisse des rejets de 5 % ou bien de 2 % par an ; de l'autre, la poursuite du 'business as usual', tel que défini dans les scénarios A1B (croissance économique très rapide qui s'appuie sur des sources d'énergie équilibrées entre fossiles et renouvelables) et A1F1 (scénario le plus polluant, avec un fort recours aux énergies fossiles) décrits par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Pour chacune de ces hypothèses, les chercheurs ont examiné les conséquences sur des indicateurs comme les inondations, la sécheresse, la disponibilité en eau ou encore la productivité agricole.
HAUSSE DU NIVEAU DES MERS ET INONDATIONS
Le scénario le plus strict, à savoir des émissions de gaz à effet de serre qui commencent à diminuer dès 2016 à un rythme de 5 % par an, est le seul à permettre aux nations de respecter l'objectif d'une hausse de la température mondiale limitée à 2 °C d'ici à la fin du siècle. En cas d'un pic en 2030, la température se situera autour de + 2,5 °C, selon l'étude, tandis qu'elle augmentera de 4 °C à 5,6 °C en cas d'absence de mesures de limitation des émissions.
De même, le niveau de la surface des mers s'élèvera de 30 cm (...)