” Il suffit de prononcer ces mots « monde nouveau » pour qu’une foule de questions émergent…
J’ai eu le privilège de recueillir les réflexions de cinq chercheurs — au sens pur du terme — qui partagent avec nous depuis des
années le fruit de leur quête pour nous aider à comprendre et à mieux vivre nos expériences de vie.
Il s’agit de Anne Givaudan, auteure de nombreux best-sellers internationaux et thérapeute en soins esséniens ; Annie Marquier,
auteure et fondatrice de l’Institut du développement de la personne ; Dominique Rankin, chef héréditaire Algonquin et homme-médecine ; Jean-Jacques Crèvecœur, physicien, conférencier et auteur et
Christine Angelard, médecin, homéopathe et auteure.
Nous serions-nous égarés en chemin ?
Pour définir ce qu’est le monde nouveau, il faut d’abord regarder le monde où nous vivons actuellement.
Quel constat peut-on faire au sujet du monde actuel, monde que nous avons créé par notre façon d’être, de penser et de vivre ? Nous
serions-nous égarés quelque part ou sommes-nous plutôt en train de laisser émerger une nouvelle façon de voir, de faire et de vivre ? Depuis plusieurs années, dans un souci d’atteindre plus de
liberté, nos valeurs sociales se sont transformées. La science nous a permis de faire des bonds gigantesques et nous avons
assisté à la naissance d’outils technologiques des plus perfectionnés. Le confort matériel a pris de plus en plus de place dans notre
quotidien. Depuis la fin des années soixante, nous avons trouvé normal de pouvoir accéder à une multitude de biens de consommation, même si l’utilité de ceux-ci était parfois
discutable.
Cette façon de faire a eu pour résultat que nous sommes devenus esclaves des choses que nous possédons. Nous sommes possédés par nos possessions. Étrange paradoxe ! Nous qui pensions qu’en possédant plus, nous accéderions à la liberté et à l’autonomie, c’est exactement
le contraire qui s’est produit, nous dit Jean-Jacques Crèvecœur.
Au lieu de nous donner une vie et une santé plus agréables, plus commodes, poursuit Christine Angelard, nos progrès ont, semble-t-il,
généré plus d’isolement, plus de stress… Nous avons privilégié le court terme, l’efficacité immédiate sans vision globale, en oubliant certaines lois, pour ne pas dire certains rites de passages
obligés. Le court terme et la résolution immédiate du problème ont coupé les ailes du développement harmonieux de la santé.
L’appel à un changement salutaire
Nous cherchons bonheur, paix et harmonie dans la consommation. Or, le monde nouveau appelle à
un changement majeur. Selon Dominique Rankin, le pouvoir et le matérialisme sont trop souvent mis en priorité dans nos gouvernements et dans notre société… Il est très important
de revenir au respect des ancêtres et de se concentrer davantage sur les générations futures, sans oublier la santé de notre Terre-Maman. Depuis plusieurs années, un vent de changement
s’installe et nous sommes conscients qu’il est nécessaire de transformer notre façon d’agir.
À ce sujet, Anne Givaudan nous dit : Je me rends compte que nous sommes de plus en plus
nombreux à vouloir autre chose que simplement manger et boire. Notre époque frôle l’implosion, ce qui est en même temps bénéfique, car partout surgissent des porteurs d’idées
nouvelles. Par exemple, au Québec, il y a un mouvement de « simplicité volontaire » qui propose de se contenter de ce dont nous avons
besoin. En Italie, le mouvement
« Slow Food » vise à contrecarrer toutes ces nourritures dévitalisées et nuisibles.
En France apparaissent les « villes lentes » où il fait bon vivre.
Le changement est amorcé. Nous sommes plus conscients de nos gestes, de nos
pensées et surtout de leurs répercussions. Cette transformation s’accélère depuis quelques années et nous incite à faire des choix sensés pour nous et pour notre environnement. Comme le dit si
bien Annie Marquier : Le temps est venu de transcender ces niveaux
inférieurs de la conscience (peur, plaisir, pouvoir et séparation) pour atteindre d’autres niveaux plus élevés. L’humain a tout ce qu’il faut en lui pour réussir et plusieurs sont prêts. Au sein
de mon accompagnement, j’ai été témoin de l’accélération du processus de transformation. Celui-ci s’avère infiniment plus rapide, plus pratique et plus puissant qu’il y a quelques décennies. Cela
montre qu’il y a assurément un espoir concret de changement de notre monde grâce à ce changement de conscience.
Comment rester fort dans la tempête ?
S’il est facile de constater qu’il y a de nombreuses personnes qui cherchent à améliorer la qualité de leur vie tout autour de nous, nous pouvons aussi aisément voir que le chemin du
changement est parsemé de défis qui requièrent courage et persévérance. Alors comment pouvons-nous traverser ces défis qui nous sont présentés? Faut-il d’abord apprendre à laisser aller
croyances, illusions et attachements? Existe-t-il une clé qui nous permettrait d’accéder à une transformation intérieure durable et à maintenir notre alignement malgré les tempêtes qui surgissent
en chemin ?
Je comprends que certains se découragent devant tout ce que nos médias déversent quotidiennement sur nos écrans de télévision, nous
dit Anne Givaudan. Cependant, il est essentiel de ne jamais oublier qu’au cœur de l’hiver, alors que tout semble paralysé, souterrainement se préparent à éclore les plus belles fleurs qui
soient.
Il nous faut donc un peu de patience et nous demander: suis-je prêt à partir ou à continuer ma vie sans regret?
L’acceptation de ce qui est, de ce que nous sommes, avec nos capacités et nos incapacités, fait partie du véritable changement.
Inévitablement, le fait d’accepter ce que nous sommes permet d’entrer dans le mouvement de
transformation.
Il faut se regarder en toute honnêteté, comme si on était devant un miroir, explique Dominique Rankin. Il faut se
réconcilier avec soi-même en se disant toute la vérité sans chercher à fuir qui on est. Il faut éviter de chercher ailleurs, dans des spiritualités coupées de nos racines ; éviter
de se cacher derrière une bouteille, derrière des drogues ou encore derrière un masque. Cela exige d’enlever les jugements et les blâmes envers soi et les autres pour apprendre ensuite à
s’aimer en toute simplicité. Tout ce qu’on cherche est à l’intérieur de soi.
Percer le mur des illusions
Ainsi, l’amour de soi représente une clé essentielle dans cette démarche. La vigilance en est une autre. Elle nous permet de prendre
conscience des illusions dans lesquelles il est si facile de s’enliser. Comme le souligne Annie Marquier : Chercher à améliorer sa qualité de vie n’est pas suffisant et peut même être parfois un
piège qui nous maintient dans le matérialisme. Ainsi, la première illusion à percer est bien celle de la recherche du bonheur et du confort à court terme.
Après cela, on peut commencer à gravir la montagne de la transformation intérieure et être en mesure de confronter avec force,
courage et détermination nos limites intérieures afin de les transcender.
La vie et ses défis nous incitent à nous tourner davantage vers l’intérieur. Prendre le temps de nous arrêter pour observer nos états
d’être représente une autre clé importante de transformation plutôt que de chercher constamment à être dans l’action. Pour Jean-Jacques Crèvecœur, ce n’est pas
en faisant plus qu’on atteint l’équilibre, mais en retirant tout ce qui nous empêche d’être en équilibre. Un peu comme le jardinier… Il n’a pas besoin de tirer sur les feuilles
d’une plante pour la faire pousser, il doit plutôt veiller à enlever les herbes et les ronces qui l’empêchent de croître. Il faut chercher à nous désencombrer, à nous délester des choses inutiles
dans tous les domaines de notre existence, afin de revenir à l’essentiel en soi.
Bref, il faut apprendre à nous déposer pour écouter davantage ce qui se passe en notre for intérieur. Pour reprendre les propos de
Christine Angelard : La clé à retrouver est celle du maître intérieur. Il faut retourner au jardin d’intériorité qui nous apportera les réponses et la voie à suivre. La solution vient toujours de l’intérieur pour ensuite rayonner vers l’extérieur.
L’amour, encore l’amour, toujours l’amour…
Nous n’utilisons que dix pour cent de notre plein potentiel. La plus belle richesse qui soit est en nous et n’attend que d’être mise
à profit dans notre vie et au service de tout ce qui nous entoure. Le monde nouveau nous convie à développer cette richesse inépuisable. Pour y parvenir, tout en restant centrés, quelle est la
voie à suivre ?
L’amour, mentionne Christine Angelard, est ce qui transcende tout ; c‘est une force magnétique qui dissout toute souffrance, toute dualité. L’amour n’est pas un
sentiment, mais la substance même de tout ce qui vit; c’est ce que l’homme a perdu de vue. Il est vrai que l’amour transcende et transforme tout sur son passage. Il est le phare qui nous montre
le chemin et qui nous évite de nous égarer. Il éclaire aussi le chemin de ceux qui nous entourent. Dans ce monde nouveau, Annie Marquier mentionne que l’un des phares les plus puissants sera de
cesser de s’occuper uniquement de notre propre transformation et de se mettre au service des autres de façon impersonnelle et inconditionnelle, quelle que soit la forme du service.
L’amour nous aidera aussi à construire des bases plus solides que celles qui existaient dans l’ancien monde.
Il nous permettra d’être créatifs. Jean-Jacques Crèvecœur souligne quant à lui qu’il faut
inventer un nouveau monde et laisser l’ancien s’effondrer avec ses valeurs qui l’ont conduit à sa perte. Pour réussir cette transition, une condition s’impose : faire le deuil de
tout ce qui nous rattache à l’ancien monde.
L’amour nous permet aussi de renouer avec une puissante force intérieure : notre pouvoir intuitif, cette voix qui nous guide
vers notre réalisation. Pour reprendre les propos d’Anne Givaudan: À quoi se fier, sinon à notre intuition et à notre cœur ? Là encore, il n’est pas exclu que nous puissions nous tromper et
croire qu’il s’agit de notre intuition et de notre cœur, alors que c’est notre ego qui agit. Mais que faire d’autre que d’accepter de se tromper
en sachant que cela fait partie du chemin ?
À l’aube de la Grande Réconciliation
La voie du monde nouveau est déjà tracée. De nombreuses civilisations qui nous ont précédés nous en ont donné un aperçu. Dominique
Rankin nous confie que chez les Algonquins, il existe une prophétie, la Prophétie des sept Feux dans laquelle les ancêtres algonquins croyaient qu’il serait possible de faire UN monde, dans
l’amour et la paix. Que les peuples rouges, blancs, noirs et jaunes ne formeraient plus qu’une seule et même nation.
Cette vision commence par la guérison de chacun de nous et nous nous en approchons chaque
jour. Selon lui, nous sommes à l’aube du 6e feu et la grande période de réconciliation du 7e feu approche.
Il suffit d’observer ce qui se passe partout à travers le monde pour s’en convaincre. Tous les peuples de la planète tentent
d’instaurer de nouveaux modèles pour parvenir à cette réconciliation tant attendue.
En notre for intérieur, nous sentons tous cette merveilleuse invitation à nous libérer des carcans pour guérir, pour vivre en paix,
pour aimer en toute liberté. C’est cela la Grande Réconciliation. Elle est déjà commencée.
Nous marchons vers notre mieux-être, vers notre paix et nous créons ainsi un futur où l’harmonie universelle sera possible. C’est
fabuleux d’envisager toutes les possibilités qui nous attendent en acceptant d’y entrer le cœur ouvert et rempli d’amour.
Merci à vous Anne, Annie, Christine, Dominique et Jean-Jacques de nous avoir offert de si belles clés!”
Texte de Sylvie Ouellet
Dans un prochain article, je vais amener des précisions.