D'abord, la première question à se poser est "Quel Dieu?"
Personnellement je ne crois plus en Dieu, en une divinité que toutes les religions apprennent à leurs adeptes et qui aurait un soi-disant pouvoir sur
les hommes, ce dieu qu'elles qualifient d'unique et qui pourtant est différent pour chaque religion.
Dieu ne peut être une réalité que si je constate son existence. Si je ne constate pas la réalité de Dieu, je suis dans l’imaginaire, dans le supposé, le théorique, le chimérique. C’est pour cela que les religions ne s’entendent pas entre elles, que les chrétiens ne sont pas d’accord entre confessions et que les sectes prolifèrent. Chacune annonce sa propre théologie, sa propre théorie sur Dieu et pour clore tout débat dit que Dieu ne peut pas être compris. Aucune religion ne montre la réalité de Dieu.
S’il n’a pas de réalité, il ne peut être que dans l’imaginaire !
Or, si Dieu est une réalité, il doit être compréhensible, accessible, saisissable, sinon notre vie n’aurait aucun sens. Jésus ne parle pas de Dieu, il parle de son père. Parler à un dieu nous met en situation d’infériorité, parler à son père ou à sa mère nous met en situation de rapport filiale d’amour. Si un enfant ne peut comprendre son père ou sa mère, soit il est autiste ou demeuré, soit ses parents ne sont pas de bons parents. Une famille blanche qui adopte des enfants noirs ou jaunes sera capable de se faire comprendre de ses enfants et de les aimer malgré les différences. La plupart du temps, ils se rendront compte de leurs différences, mais uniquement si quelqu’un leur fait remarquer. Car pour eux la couleur n’a pas d’importance, du moment qu’ils se sentent aimés. Les religions et certains groupes spirituels cherchent à marquer leur différence, leur territoire. Comme si une religion pouvait être seule en possession de l’Amour et de la Vérité.
Pourquoi Jésus dans les évangiles dit 84 fois qu'il est le fils de l'homme? Parce qu'il ne veut pas que l'on en fasse un divinité. En disant qu'il est le fils de l'homme il signifie que les pouvoirs qu'il a nous les avons aussi. Cela change toute la perspective de l'enseignement de Jésus.
· La vérité rend libre dit Jésus. Est-ce le cas de ma religion, de mon groupe spirituel ?
· A partir du moment où je me sens aimé, ai-je besoin d’une religion qui me dise que je suis un pauvre pécheur ?
· A partir du moment où je constate et que j'exprime dans ma vie l’amour de manière désintéressé, ai-je besoin de me battre pour défendre ma religion ? Non, je n'ai qu'à exprimer cet amour.
· Si j’exprime l’Amour désintéressé, ai-je besoin de faire venir de nouveaux adeptes dans ma religion ? Non, ils viendront tout seul, naturellement.
Jésus ne parle pas de Dieu, mais de son père, de notre père. Cela signifie que son père, notre père est lui aussi capable de se faire comprendre de ses enfants. Il leur est accessible. Nous sommes dans le mensonge si nous appelons Dieu, Père et que nous ne le considérions pas comme notre Père, comme un père réel. Etre enfant de Dieu, c’est comprendre que nous sommes des êtres spirituels avant d’être des êtres de chair. Nous sommes de même nature que le créateur, c’est-à-dire des êtres aimants et dignes d’être aimé. L’esprit-Père, qui m’a créé, a créé l’homme à son image et à sa ressemblance. Comment cela se fait-il que je ne suis pas capable de comprendre celui dont je suis semblable ?
Parce que je cherche à comprendre avec mon intelligence et pas avec mon cœur, pas avec le centre de mon être, le « Je suis ». L’intelligence dissèque, sépare, range dans des catégories, crée des hiérarchies, l’Amour rassemble, aimante, unifie, apaise, éclaire.
Je ne crois plus en Dieu, je crois en l'expression de l'Amour désintéressé. Croire en un Dieu que l'on a jamais vu, le monde le fait depuis des
millénaires et on voit où il en est arrivé. Croire se passe au niveau de l'imaginaire individuel et collectif et c'est facile, aimer demande de s'impliquer
au quotidien et là, c'est beaucoup plus difficile.
Paix, Amour, Lumière dans nos cœurs et sur la terre!
Pascal Cadart