Je fais parti des « amis de Bruno Groening » groupe spirituel dont l'enseignement est principalement basé sur une forme de méditation simple et sur le témoignage. Nous passons une semaine de randonnée dans le silence à Forgeassoud dans les Alpes (près du Gand Bornand). Je m'étais inscrit en tant que guide de randonnée. C'est la première fois que je guidais une randonnée. Au démarrage de la randonnée, chacun se présente et dit ce qu'il fait dans le Cercle des amis, ce qui nous permet de mieux nous connaître;
Comme nous marchons dans le silence, les uns derrière les autres, avant le départ, je demande aux gens de s'harmoniser en esprit. Bernadette dit que nous devrions envoyer des pensées d'amour à la personne qui est devant nous. En partant, je demande aux amis d'imaginer que Bruno Groening nous guide et que si nous nous trompons de chemin, c'est parce que c'était voulu et que nous avions quelque chose à apprendre.
En principe sur le plan fourni tout était simple, direction pointe de Beauregard et ensuite toujours tout droit. En principe, impossible de se tromper. De plus je me souviens être passé au même endroit l'année précédente. Pourtant, à un moment, je vois marqué pointe de Colomban sur la droite alors qu'elle aurait dû se trouver sur la gauche. A part cela aucune bifurcation, je continue donc mon chemin. Yvette, guide spirituelle de la journée me dit, je pense que nous ne sommes pas sur le bon chemin. Je lui montre le plan, apparemment, il n'y a pas d'erreur. Nous continuons, mais après avoir traverser trois pâtures, nous apercevons des maisons. Là, pas de doute, nous ne sommes pas là où nous devrions être. La dernière pâture se termine sur un à-pic de presque un mètre de haut et nous demandons comment nous en sortir quand j'aperçois une sortie à l'extrémité. Elle débouche près d'un chantier où des ouvriers s'activent; Avec Yvette nous allons demander où nous sommes. Nous montrons la carte à un ouvrier, il dit que nous sommes à un point qui se situe en dessous de la carte et à cinq cents mètres de notre point de départ. Il ne comprend pas notre carte. Nous décidons d'un commun accorde de retourner là où nous étions parti.
Ce que je trouve étonnant, c'est que personne ne s'est plaint, au contraire chacun accepte la situation de bonne humeur. Nous reprenons notre marche dans le silence et nous allons manger au pied des remonte-pentes. Des bancs nous attendent et chacun peut s'installer comme il veut.
Que faire pour l'après-midi? Je leur propose de faire une partie du circuit du Merdacier, (que j'avais fait la veille) en leur disant que nous allons démarrer dans la boue, mais qu'il y avait aussi des rondins au sol. Apparemment, tout le monde est d'accord, mais au bout de quatre à cinq cents mètres, certains commencent à se manifester; notamment une personne avec des chaussures neuves. Elle ne voulait pas les salir! Je demande au groupe s'ils sont d'accord pour continuer sachant qu'il y a avait encore environ cent mètres à marcher dans la boue. L'ensemble du groupe est d'accord et nous redémarrons. A partir de ce moment là, le chemin monte assez fort. Au bout de vingt minutes, nous arrivons auprès d'une petite chute d'eau et l'ensemble du groupe n'a pas envie d'aller plus loin. Nadia voit une pierre par terre qui a la forme d'un cœur. Et, là, après avoir pratique le Einstellen, (méditation en silence) nous avons un partage informel très fructueux. je suis étonné de la grande ouverture d'esprit de l'ensemble du groupe; Notamment plusieurs personnes qui constatent que depuis qu'elles font parti du cercle des amis, c'est comme-ci elles attiraient les gens vers elle; notamment deux personnes qui sont au contact avec le public. Nous parlons aussi du pardon. Plusieurs personnes pratiquent la technique hoh'oponopono, technique haïtienne simple de guérison des blessures basée sur le pardon. Le pardon, comme la bénédiction sont vraiment très efficaces car ils changent notre manière de penser. Ce que je trouve extraordinaire, c'est cette ouverture d'esprit qui se fait en dehors de tout concept spirituel ou religieux. Personne ne défend une foi quelconque, chacun exprime son vécu.
Bernadette qui ferme la marche nous dit qu'elle nous envoie de la légèreté pour la descente. En effet, vu la montée, certains ont une appréhension pour la descente. Pourtant, quand nous avons partager nos impression au retour tout le monde a été étonné de trouver la descente facile. Une amie avait dit à une autre « où est la descente difficile? » « tu viens de la passer! ».
En revenant, je m'étais dit « si on pouvait éviter la boue, ce serait bien ». J'avais repéré un chemin qui descendait sur le côté sans savoir où il menait. Je suis allé vérifié un peu plus bas pour voir s'il ne nous emmenait pas dans une direction. Mais là il y avait une bifurcation et l'on voyait la route par laquelle nous étions revenu le matin.
Nous revenons par ce chemin et ensuite, nous nous retrouvons à l'endroit où nous avions pique-niquer à midi. Quelqu'un me demande si nous sommes encore loin pour rentrer. Je lui dis « regarde, ta voiture est là. » Nous étions à 200 mètres du point de départ.
Puis nous partageons ce que nous avons vécu. Dans le temps de partage, tout le monde est vraiment heureux de sa journée. En conclusion, Yvette nous a dit ceci. « Sur ce dernier chemin, c'est un peu comme dans vie. Nous sommes obligés de marcher dans la boue, de franchir des obstacles de faire un effort pour monter, nous nous imaginons que le chemin sera difficile. » Mais quand nous avançons, nous nous rendons compte de la beauté du paysage, nous nous rendons compte que franchir les obstacles fait aussi parti des plaisirs de la vie et que ce qui paraissait difficile dans notre tête n'est en réalité pas difficile. Il y a aussi toujours une issue, mais si nous restons là à nous lamenter, nous ne la verrons même pas. »
Je me rends compte aussi que si nous ne nous étions pas tromper sur le premier circuit, nous n'aurions pas vécu une journée aussi forte. Je constate aussi qu'au niveau spirituel, il est important de faire confiance en son guide intérieur, et que même si nous avons l'impression d'être sur la mauvaise route, lui sait mieux que nous ce qui est bon pour nous.