- Souries !
- Çà ne va pas !
- Souries !
- Pourquoi sourire puisque je te dis que çà ne va pas.
C’est justement parce que çà ne va pas que je te demande de sourire.
J’ai l’habitude de sourire. Mais, ce n’est pas de ma faute. Ce n’est pas ma très grande faute. Mon éducation religieuse m’a dit que je devais souffrir, mais j’ai dû comprendre « sourire ».
Je suis quelqu’un de très croyant. Mais, ce n’est pas de ma faute. Ce n’est pas ma très grande faute. Je suis né comme çà. A 12 ans, je voulais être moine. Je ne l’ai pas été, heureusement. Heureusement, parce que j’aurais été un pauvre pécheur qui demande pardon à son Dieu.
Comme si un Dieu d’Amour devait nous pardonner quoique ce soit. J’ai fait une retraite à Laxou, il y avait aussi des religieuses. J’étais vraiment étonné des blessures qu’elles avaient. « On » leur avait dit qu’elles étaient de pauvres pécheresses… alors qu’en réalité elles sont des enfants de l’Amour, mais personne ne leur avait encore dit. Le prêtre, un jésuite belge, rempli d'amour, le Père Lammerant, a contribué à beaucoup de guérisons.
Si Dieu est un dieu d’amour, il m’aime tel que je suis. Sainte Thérèse, que j’aime beaucoup, nous dit « Vivre d’Amour, c’est donner sans réserve.»
Je suppose que si Dieu existe, il nous donne sans réserve.
Alors pourquoi ne recevons-nous pas ?
Nous ne recevons pas
- Soit parce qu'il n’est pas un Être d’amour !
- Soit parce que nous ne sommes pas branchés sur sa fréquence.
- Soit parce qu'il n’existe pas !
Soit parce qu’il n’est pas un Être d’amour !
« Si tu n’es pas sage le « Bon Dieu » va te punir. » Waouh ! Si Dieu est bon, il ne punit pas. Oui, mais si tu as commis une faute, tu dois tout de même être puni, tu es un pauvre pécheur. Eh, bien, non ! Personne ne doit être puni. Les religions chrétiennes ont fait de Jésus un dieu, et des hommes des pécheurs. Jésus parle d’un père. Maintenant si Jésus est vraiment Dieu, a-t-il puni quelqu'un ? Même une fois ? Non ! Alors, il faut être cohérent avec soi-même et avec l’enseignement de Jésus.
Soit parce que nous ne sommes pas connectés sur la fréquence Dieu.
Qu’elle est la fréquence « Dieu » ?
Les deux seules fois où Dieu est qualifié dans les évangiles, c’est par Jean l'évangéliste.
Jean nous dit « Dieu c’est l’esprit et c’est en esprit et en vérité que nous devons lui parler[1]. » Quel langage d’une étonnante simplicité. Pas de prière, pas d’invocation, pas de dogme, simplement lui parler en esprit tout en étant vrai. Être vrai, comment vais-je faire, ma religion m’a dit que je devais suivre le dogme ?
Jean nous dit aussi : « Dieu est celui qui accueille avec affection, de manière désintéressée [agapè]. Pour Jean, Dieu et l’amour désintéressé c’est la même chose. Il dira même dans ses épîtres « Dieu, c’est l’amour et celui qui demeure dans l’Amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. » Si Dieu demeure en moi et que moi je demeure en lui, je suis Dieu. Je suis Dieu si l’amour désintéressé vit en moi. Encore une fois, quelle étonnante simplicité ! Pour être sur la fréquence Dieu, il suffit d’aimer de manière désintéressée.
Soit parce qu’il n’existe pas !
Dieu n’existe pas, tant mieux ! Parce que s’il existe, le moins que l’on puisse dire, c’est qu'il ne fait pas son boulot de Dieu. Oui, mais s’il n’existe pas, le diable non plus n’existe pas. Alors là, c'est embêtant.Si Dieu et le diable n’existent pas, alors qui est responsable ? L’homme ! C’est-à-dire toi et moi.
Finalement, c’était plus facile quand je croyais qu’un « dieu » punissait les méchants et récompensait les « bien-pensants ». Je n’avais qu’à attendre qu'il fasse quelque chose. Cà fait des millénaires que les gens attendent qu'un "dieu" fasse quelque chose.
Si, si, Dieu existe et c'est le même pour tous. Si c'est le même, pourquoi chaque religion dit que c'est le sien qui est l'unique?
Alors, qu’est-ce que je dois faire ? Ah, oui! C'est vrai, s'il n'y a pas de Dieu ou de diable, tu es responsable.
Ah, non, c'est l'autre qui m'a fait... La difficulté, c'est que tu ne peux pas changer l'autre, mais toi, tu peux changer.
Ce que je dois faire, c'est être vrai en esprit et chercher à chaque fois que je peux à exprimer l’amour désintéressé dans ma propre vie.
Et dire que j’ai écrit tout cela parce que je venais de voir une vidéo sur une forme de yoga du sourire. Voilà ce que le sourire m’avait évoqué.
En 1992, j’ai fait une retraite à la « Roche d’Or » à Besançon. J’avais quitté l'Église depuis 20 ans et Bernard Woesteland[2], m’avait suggéré de faire une retraite à Besançon. Pendant cette retraite, j’ai vécu des événements très forts dont celui-ci.
Pour moi, les gens qui faisaient une retraite étaient des gens qui avaient fait une rencontre avec Jésus et qui étaient remplis d’Amour désintéressé. C’est ce que je venais de vivre avec Bernard Woesteland. J’avais l’habitude de sourire aux gens et de leur dire bonjour. Bon, là, retraite dans le silence. Je me contente de sourire, mais là, comme réponse à mon sourire, je n’ai que des figures d’enterrement. Attention, Dieu, c’est du sérieux, si je souris que va-t-il faire ? Seules deux religieuses répondent à mon sourire. La retraite se passe et au troisième jour, une personne de la communauté nous dit que Sœur Marie-C[3]. va nous quitter car on vient de lui annoncer le décès de sa mère, et sa sœur venait de décéder environ un mois avant qu’elle ne vienne. Et malgré cela, elle me souriait.
Le jour suivant, j’ai continué de lui sourire et elle a toujours répondu à mon sourire. Après deux décès de gens proches, elle continuait de répondre à mon sourire. Ce ne peut être un sourire de façade. On nous annonce son départ dans la soirée et je me dis, il faut que je l’embrasse avant son départ. Mais, comment vais-je faire dans cette salle de restauration d’environ 140 personnes? J’ai l’intuition de laisser faire les choses (je pratique la relaxation et la pensée positive). Je m’assoie au hasard, et devinez quelle est la personne qui s’assoit à côté de moi, c’est sœur Marie-C. Repas en silence. Une personne de la communauté nous annonce son départ. Et au moment où elle se lève pour partir, je me lève en même temps et je lui dis : « Je vous embrasse au nom de tous les gens présents. » Elle m’a remercié en me souriant. Je me suis rassis, le repas n’était pas terminé. Dehors le ciel était noir de nuages. Et tout à coup, j’ai pris le soleil en pleine figure. J’ai regardé le lendemain. A cette heure là de la journée, le soleil est à l’opposé. Il y a une grande baie vitrée, il se peut que le soleil se soit reflété dans ces vitres.
Alors ! Dieu, pas Dieu ? Quelle importance. Puisque tous les grands saints, yogis, sages nous disent que la vérité de l'Être c’est l’amour désintéressé. Si Dieu existe, il m’aime, que je crois en lui ou pas, et même si j’ai commis les crimes les plus terribles. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est sainte Thérèse. Enfin, je le dis aussi. Souries !
Je dis « souries ! ». Dans l'Église on dirait « Amen », sans même savoir pourquoi on le dit. Amen signifie, c'est sûr, c'est authentique.
Que ton sourire soit un Amen!