« Père, pourquoi m'as-tu abandonné? » Jésus sur la croix se sent abandonné. Jésus meurt sur la croix, puis plus rien, le néant. Parfois aussi, nous nous sentons abandonnés, comme si rien ne se passait comme nous le voudrions. Tout va mal. Pourtant Jésus a tout changé par cette phrase: « Entre tes mains, je remets mon esprit. » Jésus n'était pas obligé de mourir sur la croix et il a eu peur. Il aurait pu dire j'arrête tout, mais son enseignement est basé sur la confiance. Il demandait à chacun de faire confiance. « Qu'il te soit fait selon ta confiance! » « Je n'ai jamais rencontré une confiance aussi grande » Quand Jésus parle de foi, il ne parle pas de foi en une doctrine, mais de foi-confiance. Jésus était dans la pire situation qui soit, faire confiance alors qu'il savait qu'il allait mourir.
« Entre tes mains, je remets mon esprit » C'est cette phrase qui change tout. Jésus remet son pouvoir au Père. Il sait tous les miracles qu'il a réalisé, il a même ressuscité les morts. Mais là, il s'agit de sa propre mort. Pourtant il doit faire confiance. Non seulement pour lui, mais pour l'humanité toute entière. Et sa confiance dépasse toute espérance. il va ressusciter. Cela est tellement incroyable que Marie-Madeleine le prend pour le jardinier. Les disciples d'Emmaüs ne le reconnaissent pas.Thomas est obligé de mettre sa main dans ses plaies pour constater que c'est bien lui.
La métamorphose.
Comme la chenille enfermé dans un cocon, la transformation s'opère, qu'est-ce qui va se passer après? Le cocon craque, moment de panique, puis les ailes se déploient et le papillon s'envole. De chenille qui rampe sur terre, elle devient papillon. Sa vision de la chenille rampant dans un espace limité se transforme en celle d'une créature vivant dans un ciel sans limite.
C'est cela qu'a opéré Jésus. Déjà sur terre, il avait démontré que l'homme n'était pas limité à l'apparence. Il a démontré que l'homme n'est pas limité à son être de chair, qu'il peut s'ouvrir çà une conscience beaucoup plus grande. C'est cela s'abandonner au Père. C'est remettre notre petit pouvoir entre ses mains. « Entre tes mains je remets mon esprit » A ce moment là, Jésus n'a plus peur, il sait que la métamorphose va avoir lieu. Sainte Thérèse est entré dans cette état de conscience: « je ne meurs pas, j'entre dans la vie. »
Ce qu'il y a d'extraordinaire, n'est pas que Jésus soit ressuscité.
L'extraordinaire, c'est que sa résurrection a changé complètement la conscience du monde.
Être abandonné ou s'abandonner
Pourquoi m'as-tu abandonné? Je me sens abandonné. Je perds confiance.
Je remets mon esprit entre tes mains. Je m'abandonne. Je te fais totalement confiance.
Dans les deux cas, il y a abandon. Je me sens abandonné et je m'abandonne.
Je me sens abandonné parce que j'ai la sensation d'être face à un père qui me laisse tomber.
De l'autre côté je m'abandonne dans ses bras.
J'ai perdu confiance. Qui ne perdrait pas confiance dans la situation de Jésus? Jésus voit la mort arriver, il a peur. Humainement, il ne peut en être autrement. Avec tout ce qu'il vient de vivre, il a vraiment la sensation d'être abandonné. En même temps, Jésus est conscient de tout ce que l'Esprit-Père a réalisé à travers lui. A ce moment-là, c'est le basculement intérieur, Jésus lui (re)fait totalement confiance, il abandonne son esprit entre ses mains. Et il meurt. Si l'histoire s'arrêtait là; ce serait l'échec total.
Mais, la transformation s'opère. Jésus ressuscite. Jésus nous démontre que la mort n'est qu'une apparence. Jésus a réalisé quelques milliers de miracles de son vivant, il en réalise un nombre infini depuis sa mort. Tous les cœurs qui ont été transformés, tous les corps qui ont été guéris, tous les saints connus et inconnus et tous les anonymes qui ont vu leur vie changé parce que, un jour, ils ont fait confiance. Et l'esprit de Jésus continue de vivre dans tous ceux qui lui font confiance.
Chenille ou papillon?
Quand je deviens papillon, mon cocon éclate, ma vision n'est plus celle de la chenille.
Peut-être que je me sens une petite chenille abandonnée, obligée de ramper pour survivre. Je rampe sur les cailloux, çà fait mal, mais au moins je sais
où je suis. Çà fait mal, mais j'ai mes certitudes.
Pourtant, je me dis « mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? »
Je tourne mon regard vers le ciel et je regarde le magnifique papillon qui vole de fleurs en fleurs. Lui sait qu'il a été chenille, mais il dû laisser éclater le cocon de ses certitudes pour
devenir papillon.
« Entre tes mains, je remets mon esprit. »
Quand je me sens abandonné, je suis seul.
Quand je m'abandonne, j'ouvre ma conscience à une conscience plus grande.
Quelle est ma vision aujourd'hui?
Celle de la chenille ou celle du papillon?
Celle de mon humanité ou celle de ma divinité?
Et toi, continues-tu de rester accrocher à ta propre croix ou t'abandonnes-tu entre les mains du Père? As-tu envie de rester chenille ou de devenir
papillon?
Pascal